La loi distingue les personnes embarquées sur un navire de plaisance selon
qu’ils sont:
passagers,
équipiers bénévole,
marin rémunéré,
personnes
transportés en vertu d’un contrat de transport rémunéré ou non.
Responsables et
victimes
Le
responsable principal
Depuis
1969, pour de la Cour de Cassation : la victime ou
ses ayants droit sont recevables à invoquer la responsabilité de celui qui
avait, au moment des faits, « la garde du navire ».
Cette notion s’entend classiquement en droit français
du cumul de l'usage, de
la direction et du contrôle du bâtiment.
Le gardien est alors présumé
responsable de tous les dommages subis par les personnes embarquées.
Exonération
de la responsabilité
Il lui faut établir la survenance d’un cas de force majeure, du
fait d'un tiers ou encore de la faute de la victime.
Force
majeure : Les dommages proviennent d’un incendie dont l'origine ne
peut être imputée à une faute du gardien, que cette faute ne puisse être
rapportée ou que la cause demeure inconnue (Loi du 7 novembre 1922).
Fait
d'un tiers : Les
dommages sont le fait d’un abordage dont les responsabilités n'auront pu être
établies (Loi du 7 juillet 1967).
Faute de la victime
: la faute est très largement diminuée par
les pouvoirs de police qui sont conférés au Skipper du Navire de Plaisance, les
mêmes que ceux du Capitaine de Marine Marchande : Le droit d’imposer les
consignes nécessaires, au besoin par la force, et le pouvoir de choisir
l’itinéraire approprié sans en référé à l’affréteur, (plaisancier payant
transporté). Il en résulte une très grande sévérité des tribunaux, à l’occasion
de l’appréciation de la faute de la victime. Ainsi, un Skipper ne pourrait
pas se décharger de sa responsabilité si un plaisancier disparaissait en mer
sans avoir passé son gilet de sauvetage ! C’est en effet au Skipper de s’assurer
que le passager ne court aucun risque. En cas de refus du plaisancier de passer
son gilet ou de crocher son harnais, il doit être maintenu dans le carré du
navire, « à l’abri », version plaisance des quartiers d’arrêt !
Le
gardien du navire, responsable principal
Le gardien du navire n’est pas nécessairement son propriétaire.
Les juges
s'attachent à rechercher, dans chaque cas, qui avait la maîtrise nautique du
bâtiment (choix des options de navigation, autorité sur les personnes...). Il se
peut ainsi que le gardien du navire soit le skipper, un équipier, voire un ami à
qui on aura prêté son bateau.
La garde peut même être collective. Lorsque
plusieurs coéquipiers manoeuvrent ensemble à la conduite du navire, les
magistrats peuvent en effet considérer que chacun d'entre eux exerce une part de
la garde du bâtiment. En cas de dommages, chacun devra en principe assumer une
partie du poids des indemnisations éventuelles. Toutefois, la Cour de cassation
exige que les rôles soient exactement déterminés au moment de l'accident. Les
juges n'hésitent d'ailleurs pas à se référer à la particulière qualification du
skipper et à son autorité pour lui imputer l'intégralité de la garde du
bâtiment.
En cas de doute, le rôle de l’équipage
ou livre de bord, qui doit être tenu par le skipper, fera
foi.
Le
coéquipier victime
Si la victime est un coéquipier participant à la manoeuvre du navire, il ne
peut poursuivre le gardien du navire, puisqu’il en fait partie, à hauteur de sa
contribution dans la manœuvre.
Il lui faudra prouver l’existence d’une faute
d'un des autres gardiens (coéquipier, skipper...) à l'origine des dommages.
Les
conséquences de la responsabilité
Assurance
et indemnisation
La responsabilité encourue dans un tel cas est très lourde, d’où l’importance
pour le skipper de contracter une police d’assurance suffisantes. Il faut en
effet rappeler que contrairement à l’assurance automobile, l’assurance plaisance
est facultative ! Toutefois, il est possible dans certaines conditions au
propriétaire du navire de constituer un fonds de limitation de responsabilité,
et de s’affranchir ainsi de toute responsabilité, encore que les avis divergent
sur la question. (a. 63, al. 2 loi 3 juillet 1967
Assurances maritimes)
Remarque : Si la victime est un coéquipiers du propriétaire-skipper, gardien
du navire, au moment de l'accident, et si elle ne peut pas établir une faute à
l'encontre des autres gardiens, Elle ne peut bénéficier d'une indemnisation en
vertu des garanties précitées. Elle n’est en effet ni Tiers ni Passager. Son
seul espoir serait que le propriétaire ait fait figurer nominativement ses
coéquipiers aux conditions particulières de son contrat de navigation de
plaisance (garantie assurances individuelles des personnes embarquées).
En matière de course, si les coéquipiers sont en possession d'une licence
fédérale, une indemnisation de leur propre préjudice est possible, sous
condition de plafond.